dimanche 9 décembre 2007

Il y a des jours ...

Je ne vous connais pas je vous frôle

Là sur le quai épaule contre épaule

Nous jetons en même temps un œil sur

Les quatrièmes de couverture

Delerm serait-il visionnaire ?

Fnac Montparnasse, le 7 décembre. Temps Brumeux. Pluie fine et froide. Et un rayon de soleil. Ou plutôt une petite brunette. Une vingtaine d’années, un long manteau noir et trois livres à la main. Une apparition ? Un songe ? Non une étudiante en droit. Du moins je l’imagine à la vue du code pénal logé sous son bras.

Ne pouvant me satisfaire de cette charmante austérité, j’entrepris de découvrir ses deux autres « précieux ». En l’occurrence je parle des livres, bien que le manteau et la vingtaine d’année fussent tout aussi tentants.

Elle se trouvait juste en face des lettres « B » du rayon « Roman Français ». Pour y avoir passé bien du temps à mes heures beigbédiennes, c’est donc avec une grande assurance que je m’y approche tout en saisissant par hasard un livre de Bernanos : Sous le soleil de Satan. Quel géni insouciant je suis ! A peine avais-je saisi le livre que j’entendis, d’une voix douce et suave, mon inconnue approuver ce choix à quelques centimètres de là.

Il me serait bien difficile de vous réciter son argumentation dans la mesure où j’étais littéralement subjugué et bercé par son timbre de voix d’une harmonie céleste, mais il m’apparaissait qu’en supplément de son charme, elle était cultivée. (Ou alors qu’elle n’était qu’une simple plagiaire du Dernier inventaire avant liquidation de Beigbéder, au quel cas nous aurions eu au moins un point commun.)

Reprenant quelque peu mes esprits, j’hasardais néanmoins un semblant de conversation. Je ne saurais vous expliquer cela, mais j’étais alors dans une sorte de transe intellectuelle passionnelle. Bon ok je grossis un peu le trait de mes pensées, mais l’idée est là. Mais comme toutes les bonnes choses ont une fin, le destin fit en sorte d’amener Igor sur mon chemin. Igor : mâchoires carrées, 1m88, 95kg et une petite amie brune au grand manteau noir. Il y a des phrases dans la vie que l’on n’oublie jamais. Pour moi ce sera : « On y va, faut que j’aille acheter des chaussettes ». La chute fut terrible. Et c’est ainsi qu’elle est repartie escorté par son molosse blond, dans les méandres de ma mémoire.

Qui sait sur un malentendu ça aurait pu marcher.

Et dire que j’ai fini par acheter le livre. Il y a des jours comme ça où on se sent con.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Allez, avec un peu de chance ce livre sera effectivement très bien... :D !

(bon, désolé, senna, mais je ne peux pas m'empêcher de rigoler : l'anecdote est tellement bien racontée... xD)

Horizon Z a dit…

C'est vrai qu'il raconte bien le con.

Allez un jour t'en trouvera une avec des chouettes livres et sans mec aux chaussettes sales :D

Senna a dit…

Mouarff faut pas me dire que je raconte bien je vais finir par y prendre gout :p . Il y en a même qui vienne me le dire en privée ;) .
Si ca se trouve j'aurais du écrire des livres plutôt que de faire des maths je peux pas être plus mauvais xD .

Aldysse a dit…

Ouaiiii au moins tu restes mon mien a part entière :P aurevoir la gonzesse :D

C'est vrai que tu racontes bien. mais je suis contente que ca finisse mal XD